Jacob Cohen, né le 15 août 1944 à Meknès au Maroc, est un écrivain franco-marocain d’origine juive, connu pour son militantisme antisioniste et ses prises de position critiques envers Israël et le sionisme. Issu d’une famille juive marocaine, il grandit dans le quartier du Nouveau Mellah à Meknès, où il fréquente l’école primaire Talmud Torah, puis l’école de l’Alliance israélite universelle. Son parcours scolaire se poursuit au lycée-yeshiva du Marshan à Tanger pendant deux ans, avant qu’il n’obtienne son baccalauréat au lycée Moulay Ismaïl de Meknès.
Après des études supérieures, Jacob décroche une licence en droit à la faculté de Casablanca, puis intègre Sciences Po Paris, où il obtient un diplôme ainsi qu’un DES en droit public. Polyglotte et voyageur, il vit à Montréal et à Berlin dans les années 1970, avant de retourner au Maroc en 1978. Là, il devient maître-assistant à la faculté de droit de Casablanca jusqu’en 1987. Depuis lors, il s’installe à Paris, où il se consacre pleinement à l’écriture et à son engagement politique.
Jacob Cohen commence sa carrière littéraire avec des romans reflétant des thématiques sociales et politiques. Parmi ses premières œuvres, Les Noces du Commissaire (publié au Maroc par Le Fennec) aborde la dépossession des hommes d’affaires juifs marocains par l’élite fassie, tandis que Du danger de monter sur la terrasse (Tarik) explore des récits plus intimistes.
Cependant, c’est avec Le Printemps des Sayanim (L’Harmattan, 2010) qu’il gagne une notoriété controversée. Ce livre, qui décrit l’influence supposée des « sayanim » (des membres de la diaspora juive collaborant avec le Mossad), le positionne comme une voix dissidente au sein de la communauté juive.
Parmi ses autres ouvrages figurent L’Espionne et le Journaliste (2008), Dieu ne repasse pas à Bethléem (2013) et Nouvelles judéo-maghrébines (2023), tous publiés chez L’Harmattan.
Son parcours personnel est marqué par une rupture avec le sionisme. Ancien franc-maçon pendant 17 ans et initialement attaché à l’idée sioniste, Jacob évolue vers l’antisionisme au début des années 2000, après une remise en question progressive de la politique israélienne. Il affirme que cette prise de conscience découle d’une réflexion sur la justice et les droits des Palestiniens, un thème récurrent dans ses écrits et interventions publiques.
Ses positions lui valent une forte hostilité de certains milieux sionistes : en 2012, il est agressé à Paris par des membres de la Ligue de défense juive (LDJ) lors d’une présentation de son livre.
Jacob devient une figure prisée dans les cercles dits « dissidents » en France, régulièrement invité à des conférences, il intervient sur des sujets comme le communautarisme, le sionisme ou la Palestine, souvent aux côtés d’autres figures controversées comme Gilad Atzmon. Ses détracteurs, tels que le Crif ou Conspiracy Watch, l’accusent de verser dans un antisionisme flirtant avec l’antisémitisme, des reproches qu’il rejette, les attribuant à une volonté de museler toute critique d’Israël.
À 80 ans, Jacob Cohen reste actif sur les réseaux sociaux et via son blog Dé-Manipulations, où il commente l’actualité internationale, notamment les conflits au Proche-Orient. En octobre 2023, il appelle dans une vidéo virale à soutenir la résistance à Gaza face à « l’occupation sioniste », soulignant que « la lutte pour Gaza est celle de tous les patriotes arabes ».
Vivant toujours à Paris, il continue d’incarner une voix singulière, à la croisée de son identité juive marocaine et de son combat pour une Palestine « libre et unie », malgré les polémiques qui entourent son discours.
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