Jérôme Rodrigues, né le 16 mai 1979 à Montreuil (Seine-Saint-Denis), est une personnalité française connue pour être l’une des figures emblématiques du mouvement des Gilets jaunes, qui a émergé en France à l’automne 2018. Issu d’un père portugais et d’une mère française, il grandit à Tremblay-en-France, en banlieue parisienne, dans un milieu marqué par une double culture politique : communiste du côté maternel, catholique et conservateur du côté paternel. Cette diversité influence son parcours, bien qu’il se défende de toute affiliation partisane stricte, affirmant avoir été élevé dans le respect des différences.
Son entrée dans le mouvement des Gilets jaunes débute dès novembre 2018, motivée par un ras-le-bol face aux injustices sociales et fiscales. Proche d’Éric Drouet, autre figure influente, Rodrigues se distingue rapidement par son activisme sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, où il fédère des dizaines de milliers d’abonnés en diffusant des appels à la mobilisation et des directs lors des manifestations. Surnommant les Gilets jaunes « la famille », il se présente comme un pacifiste, prônant le calme et la solidarité, des valeurs qu’il dit avoir héritées de son enfance en banlieue.
Le 26 janvier 2019, lors de l’acte XI des Gilets jaunes, sa vie bascule. Alors qu’il filme en direct place de la Bastille à Paris, il est grièvement blessé à l’œil droit par un éclat de grenade de désencerclement lancé par un policier. Cet incident, qui lui coûte l’usage de son œil, le transforme en symbole des violences policières subies par les manifestants. L’enquête établit que ni lui ni son groupe ne représentaient une menace immédiate, et en janvier 2025, le policier responsable, Brice C., est renvoyé devant la cour criminelle de Paris pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ». Ce procès, encore à venir en mars 2025, est perçu comme une reconnaissance du combat des victimes de la répression.
Malgré sa blessure, Rodrigues reste actif. Il participe à l’organisation du « Vrai Débat », une alternative citoyenne au grand débat national d’Emmanuel Macron, et continue de manifester, comme lors du Convoi de la liberté en 2022, où il est arrêté pour « organisation de manifestation interdite ». Régulièrement en conflit avec les autorités, il dénonce un « harcèlement » policier, notamment après avoir été poursuivi (puis relaxé en 2021) pour avoir qualifié des policiers de « bande de nazis » sur Twitter. Ses détracteurs lui reprochent des prises de parole parfois virulentes, mais ses soutiens saluent son courage et sa ténacité.
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