Lorsque Bachar el-Assad s’est éclipsé vers Moscou le 8 décembre 2024, un concert d’éloges a éclaté. Emmanuel Macron, dans un tweet vibrant d’une candeur suspecte, saluait le « courage du peuple syrien », esquissant des vœux de « paix, liberté et unité » comme on jette des fleurs sur un cercueil. Jean-Noël Barrot, notre ministre des Affaires étrangères à l’instinct vacillant, s’empressait, le 3 janvier 2025, de fouler le sol de Damas pour tendre une main empressée à Ahmed al-Sharaa, plus connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Joulani, maître de Hayat Tahrir al-Cham (HTS). Une « transition inclusive », nous susurrait-on, avec l’assurance des camelots. Les plateaux télé, eux, s’enflammaient, drapant cet ancien djihadiste des atours d’un rédempteur. Pourtant, depuis le 6 mars 2025, le voile se déchire : la Syrie n’est pas délivrée, elle gît sous la lame d’un tueur qu’on nous avait travesti en sauveur. Et nous, qui avions flairé l’orage, assistons, écœurés, à cette débâcle prophétisée.

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