La sentence est tombée : Fitch vient de dégrader la note de la France à A+. Un simple petit symbole, une lettre et un signe, mais qui raconte en réalité toute une histoire : celle d’un pays qui glisse lentement mais sûrement vers le déclassement, pendant que d’autres, jadis moqués, remontent la pente.

Il faut le dire clairement : la France est aujourd’hui le pays de l’Union européenne qui a le plus perdu en crédibilité financière au cours de la dernière décennie. En dix ans, notre note est passée de AA+ en 2014 à AA en 2015, puis AA- en 2023, pour atterrir aujourd’hui à A+. Pendant ce temps, l’Italie n’a perdu qu’un cran net, la Belgique, l’Autriche et la Finlande un seul également. Et les autres ? Le Portugal, la Grèce, la Croatie, Chypre, l’Irlande… tous ont été récompensés par Fitch pour leurs efforts de redressement. Autrement dit, ceux qu’on nous présentait comme les mauvais élèves ont fait leurs devoirs. Et nous, bons Français, nous avons préféré jouer les cancres arrogants.

Pourquoi ce déclassement ?

Fitch ne fait pas dans le sentiment. Ses experts observent, calculent, et constatent. Et que voient-ils ?

  • Une dette colossale qui dépasse 110 % du PIB, sans trajectoire crédible de réduction.
  • Un déficit chronique au-dessus de 4 % du PIB, structurel, inscrit dans le marbre de nos finances publiques.
  • Une croissance molle, à peine 1 %, quand l’Irlande ou le Portugal affichent le double.
  • Un blocage politique et social : un gouvernement sans majorité, incapable de réformer sans déclencher des révoltes de rue.
  • Un coût de la dette qui explose : plus de 55 milliards d’euros d’intérêts cette année, soit plus que le budget de l’Éducation nationale.

Voilà le cocktail qui fait fuir la confiance.

Qui sont les responsables ?

Ils sont connus, ils défilent chaque soir au 20 heures, et ils osent encore donner des leçons. Depuis dix ans, Macron et ses gouvernements successifs ont choisi la fuite en avant budgétaire. Ils ont creusé la dette pour acheter la paix sociale, dépensé sans réduire les gaspillages, repoussé les réformes courageuses, ou les ont bâclées dans la rue à coups de 49.3.

Mais il serait trop simple de n’accuser que l’actuel président. La dégradation de la note Fitch est aussi l’héritage de Sarkozy (qui a trahi le référendum de 2005 et explosé les déficits), de Hollande (roi du renoncement), et de toute une classe politique qui, depuis 20 ans, confond gestion de l’État et gestion électoraliste.

Et maintenant ?

Ne nous voilons pas la face. Cette dégradation aura des conséquences très concrètes :

  • L’État paiera plus cher pour emprunter.
  • Les ménages verront les taux grimper sur le crédit immobilier et la consommation.
  • Les marges budgétaires se réduiront encore, préparant de nouvelles hausses d’impôts.
  • L’image de la France sur la scène internationale s’affaiblira un peu plus.

Et surtout, cela signifie que nous entrons dans une spirale dangereuse : plus la dette coûte cher, plus il faut emprunter, plus la note se dégrade. Un cercle vicieux qui peut mener à la perte de souveraineté financière.

En clair : pendant que le Portugal et la Grèce sortent la tête de l’eau, la France coule avec ses certitudes et son arrogance. Fitch ne fait qu’enregistrer ce que tout le monde voit : nos dirigeants ont transformé un pays riche en malade chronique de la dette. Et ce sont les Français qui paieront l’addition.