Il se voulait l’un des chevaliers blancs de la crise sanitaire, il restera peut-être comme l’un de ses plus sombres visages. Le docteur Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre, fut omniprésent sur les plateaux télé durant les années Covid. Toujours prompt à défendre la ligne officielle du gouvernement, il s’est transformé en promoteur zélé d’une vaccination expérimentale, allant jusqu’à insulter publiquement ceux qui doutaient. Mais derrière les projecteurs, le serment d’Hippocrate – ce texte fondateur qui devrait guider chaque médecin – a été piétiné.

Le médecin médiatique de la vaccination obligatoire

Dès 2020, alors que la France s’enfonce dans la peur et les confinements, Marty surgit sur les chaînes d’info en continu. Sa mission : répéter qu’il n’y a qu’une seule issue, la vaccination généralisée. Quand l’Agence européenne du médicament délivre une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour les vaccins Pfizer et Moderna, sans recul sur les effets secondaires, Marty ne s’embarrasse pas de précautions. Sur LCI en juillet 2021, il martèle : « Il n’y a pas d’autres solutions que le vaccin, il faut que tout le monde se vaccine. » Pas un mot sur l’absence d’études à long terme, pas une mise en garde sur les incertitudes.

À l’époque, l’article L.1111-4 du Code de la santé publique est pourtant clair : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne. » Or, pour être éclairé, encore faut-il informer des bénéfices mais aussi des risques et des inconnues. En relayant un discours univoque, en fermant la porte au doute, Marty a violé ce principe essentiel.

L’insulte comme arme de persuasion

Mais le zèle vaccinal ne suffisait pas. En mai 2021, alors que des voix médiatiques comme Jean-Marie Bigard ou Francis Lalanne critiquent le pass sanitaire et appellent à la prudence, le docteur Marty rédige une « lettre ouverte » d’une violence inouïe. On y lit : *« planqués, résistants d’opérette », « trouillards » aux « idées dégueulasses », « profiteurs de crise », « partie grossière du corps du complotisme, son orifice béant et puant ».

Ce n’est plus un débat médical, c’est un règlement de comptes de caniveau. Lalanne et Bigard portent plainte devant l’Ordre des médecins. Ils accusent Marty d’avoir non seulement franchi les limites de la bienséance, mais d’avoir sali la dignité de la profession. Car qu’on soit d’accord ou non avec les critiques du pass sanitaire, un médecin n’a pas vocation à injurier ses contradicteurs.

Le blâme de l’Ordre des médecins

Le 12 février 2024, la chambre disciplinaire de l’Ordre inflige un blâme au docteur Marty. Dans sa décision, elle rappelle que la liberté d’expression des médecins existe, mais qu’elle a des limites : les propos grossiers, vulgaires et injurieux discréditent la profession entière. En d’autres termes, on ne peut pas se réfugier derrière le masque du polémiste quand on porte la blouse blanche.

Marty conteste, fait appel. Mais la chambre disciplinaire nationale confirme en 2025 : le blâme est maintenu. Son avocat tente de crier au conservatisme, parle d’atteinte à la liberté de défendre « la science ». Mais les juges n’ont pas retenu l’argument.

Un serment bafoué

La véritable faute de Marty ne réside pas seulement dans ses insultes. Elle est plus profonde. Comme beaucoup de médecins, il a choisi de sacrifier le serment d’Hippocrate sur l’autel de la politique sanitaire. « D’abord ne pas nuire » : ce principe aurait dû conduire à rappeler que les vaccins n’avaient pas de recul. « Informer le patient » : cela signifiait exposer les incertitudes, pas vendre une certitude. « Ne pas exploiter le pouvoir hérité des circonstances » : cela voulait dire ne pas profiter de sa notoriété pour faire pression sur des millions de Français culpabilisés.

En prônant la vaccination obligatoire, en insultant ceux qui doutaient, Marty a agi comme un agent de communication, pas comme un médecin. Et aujourd’hui, ironie suprême, l’Ordre des médecins le sanctionne non pour avoir failli à ses obligations médicales, mais pour avoir trop maltraité ses adversaires dans la forme.

Conclusion : l’arbre qui cache la forêt

L’affaire Marty révèle un paradoxe. Des milliers de médecins ont relayé sans nuance le discours officiel, occultant les incertitudes scientifiques, trahissant leur serment. Aucun n’a été inquiété. Marty, lui, est blâmé – mais uniquement pour avoir été trop grossier avec Bigard et Lalanne. On ne sanctionne pas le médecin pour avoir manqué à son devoir d’information, mais pour ses excès de langage.

Le résultat ? Le public retient l’image d’un médecin insultant ses opposants et poursuivi par ses pairs. Mais le cœur du problème demeure : la profession médicale a failli à son rôle de contre-pouvoir et s’est faite porte-voix du gouvernement. Le blâme de Marty, c’est l’arbre qui cache la forêt d’une médecine aux ordres, incapable de défendre l’autonomie et la liberté des patients.