Ces derniers jours, une rumeur a enflammé les réseaux sociaux : le neveu d’Emmanuel Macron aurait été arrêté à Ouagadougou, au Burkina Faso, avec 3,7 millions d’euros en liquide dans un jet privé. Une histoire rocambolesque, digne d’un polar africain. Sauf que les vérifications sérieuses montrent qu’il ne s’agit de rien d’autre qu’une fake news.

D’où vient l’affaire ? La source initiale est une vidéo YouTube publiée le 6 septembre 2025 par une chaîne baptisée « Chroniques quotidiennes ». Une voix synthétique générée par intelligence artificielle y raconte l’arrestation d’un certain “Jean-Baptiste M.”, présenté comme neveu du président français. La vidéo cite une conférence de presse introuvable, reprend des éléments sans preuves et diffuse un récit construit de toutes pièces. Elle a ensuite été relayée en cascade sur X, Facebook et TikTok, souvent par des comptes hostiles à Emmanuel Macron.

Or, aucune trace de cette prétendue arrestation n’existe dans les communiqués du ministère français des Affaires étrangères ni dans les annonces des autorités burkinabè. TF1 Info et d’autres médias ont vérifié : rien, absolument rien, ne confirme cette affaire. Les journalistes ont établi que la conférence de presse citée n’a jamais eu lieu et que le récit original était bien généré par IA. Autrement dit, nous avons affaire à une pure intox.

Jusqu’ici, rien de surprenant : les réseaux sociaux bruissent de rumeurs en permanence, et le Sahel est devenu un terrain fertile pour des campagnes informationnelles où la France est souvent la cible. Le Monde avait déjà décrit le capitaine Ibrahim Traoré, leader de la junte burkinabè, comme une “superstar de la désinformation”, avec des vidéos virales à des millions de vues.

Mais il y a une autre lecture possible, que nous avançons ici en tant qu’opinion éditoriale de Contre7

Et si cette fake news n’était pas née seulement d’un compte obscur utilisant l’intelligence artificielle ? Et si elle avait été, volontairement ou non, encouragée par les autorités françaises elles-mêmes ?

Pourquoi poser une telle question ? Parce que ce cas tombe à point nommé. Depuis des mois, Paris et Bruxelles multiplient les déclarations sur le danger des fake news, sur la nécessité de réguler davantage les réseaux sociaux, et sur l’urgence de confier à l’État ou à des “signaleurs de confiance” le pouvoir de censurer certains contenus. Le gouvernement cherche à convaincre l’opinion que les plateformes sont devenues incontrôlables et qu’il faut encadrer l’information circulant en ligne.

Alors, quelle meilleure démonstration que de laisser prospérer une intox spectaculaire, impliquant directement la famille présidentielle, pour ensuite la “démonter” publiquement et en tirer argument ? La mécanique est connue : provoquer la peur par l’exemple extrême, puis justifier l’arsenal législatif.

Nous ne prétendons pas avoir la preuve que l’Élysée ou les services français aient directement initié cette rumeur. Mais le timing, la mise en scène et la vitesse de propagation de cette affaire interrogent. Les fake news ne naissent pas toujours de nulle part. Elles peuvent aussi être des outils politiques. Et cette affaire, trop belle pour être vraie, ressemble étrangement à un cas d’école pour démontrer à quel point les réseaux sociaux seraient devenus “dangereux” sans contrôle.

Chez Contre7, nous posons la question que les médias mainstream n’osent pas : et si, derrière cette intox, se cachait une opération d’ingénierie sociale, destinée à convaincre les citoyens que la censure est une nécessité ?