Dans un extrait diffusé sur X par Tristan Waleckx, Raphaël Enthoven, ce soi-disant intellectuel autoproclamé, s’est une fois de plus illustré par une performance d’une indécence intellectuelle rare. Lors d’une discussion sur l’accusation de génocide à Gaza, Enthoven a osé qualifier cette accusation de « monstrueuse » et de « fable », démontrant non seulement une ignorance crasse des faits, mais aussi une complaisance coupable envers les pires exactions.

Enthoven, avec son air de professeur condescendant, a affirmé que parler de génocide à Gaza participe à un « désir de discréditer en profondeur le seul État juif de la planète ». Cette déclaration, aussi creuse qu’indigente, révèle non seulement son incapacité à comprendre les nuances du droit international, mais aussi son refus obstiné de reconnaître les conclusions irréfutables de la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies. En 2025, cette commission a formellement conclu que Israël a commis des actes de génocide à Gaza, citant des preuves écrasantes de meurtres, d’atteintes graves à l’intégrité physique et mentale, et d’imposition de conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique des Palestiniens.

Pourtant, Enthoven, dans sa tour d’ivoire philosophique, préfère ignorer ces faits au profit d’une narrative auto-justificative qui sert avant tout à protéger une image idéalisée d’Israël.

Qualifier l’accusation de génocide de « fable » n’est pas seulement une insulte à la mémoire des milliers de victimes gazaouies, mais aussi une forme de négationnisme pur et simple. En niant l’existence d’un génocide malgré les preuves fournies par une institution internationale crédible, Enthoven s’aligne avec ceux qui, par le passé, ont nié l’Holocauste ou minimisé d’autres atrocités. Sa rhétorique, bien que drapée dans un langage pseudo-intellectuel, ne diffère en rien de celle des négationnistes qui cherchent à réécrire l’histoire pour servir leurs agendas politiques ou idéologiques.

Enthoven ose même suggérer que l’utilisation du terme « génocide » par certains pourrait être motivée par l’antisémitisme, un argument fallacieux qui détourne l’attention des faits pour jouer sur les émotions et les peurs collectives. Cette tactique, aussi vieille que le monde, consiste à discréditer les critiques en les associant à des préjugés, plutôt que de s’engager dans un débat factuel. Mais ici, il ne s’agit pas de préjugés : il s’agit de preuves, de témoignages, et de conclusions juridiques basées sur la Convention de 1948 sur le génocide, un cadre légal internationalement reconnu.

Pire encore, Enthoven prétend que certains pourraient parler de génocide « de bonne foi » par manque d’information, une excuse pitoyable qui ne fait que révéler son propre mépris pour la vérité. S’il est vrai que l’information peut être manipulée ou mal comprise, il incombe à un intellectuel de son envergure de chercher à éclairer plutôt que d’obscurcir. Or, Enthoven choisit de semer la confusion, de minimiser la souffrance, et de protéger une narrative qui sert ses propres préjugés.

Sa performance lors de cet extrait d’émission n’est pas seulement un échec intellectuel ; c’est une trahison morale. En refusant de reconnaître les faits, il ne fait que cautionner les pires excès et contribuer à une culture de l’impunité. Son rôle dans les médias, où il est souvent présenté comme une voix autorisée, devient ainsi un danger pour la vérité et la justice. Tristan Waleckx, en invitant Enthoven sans le confronter aux faits, a manqué une occasion de responsabiliser ce dernier et a, au contraire, offert une plateforme à un discours qui alimente la désinformation et la négation.

Enthoven n’est pas seulement un philosophe médiocre ; il est un symptôme d’une intellectualité française qui, trop souvent, préfère la posture à la substance, l’idéologie à la réalité. Ses déclarations sur Gaza ne sont pas un simple écart de jugement ; elles sont une insulte à la mémoire des victimes et une menace pour l’intégrité du discours public. Il est temps de dénoncer ce genre de négationnisme masqué et de demander des comptes à ceux qui, comme Enthoven, choisissent de fermer les yeux face à l’horreur.