À l’approche de la COP30 au Brésil, Bill Gates, le milliardaire qui s’était autoproclamé prophète du cataclysme climatique, a fait tomber le masque.
Dans un mémo de 17 pages intitulé « Three Tough Truths About Climate », publié mardi sur son site Gates Notes, il démonte l’alarmisme qu’il a lui-même alimenté pendant des années. « Le changement climatique est sérieux, mais il n’entraînera pas la fin de l’humanité », assène-t-il, appelant à délaisser les obsessions climatiques pour prioriser la santé et la pauvreté dans les pays en développement.
Un « pivot stratégique »
Ce revirement n’est qu’un habile alignement sur l’agenda de Trump, au moment où les subventions vertes s’évaporent…
De l’apocalypse monétisée à la sérénité suspecte
Rappelons les faits : en 2021, Gates publiait How to Avoid a Climate Disaster, un pavé alarmiste vendu à des millions d’exemplaires, où il martelait l’urgence d’un zéro carbone absolu pour sauver la planète d’une extinction imminente.
Des milliards ont coulé via sa fondation et Breakthrough Energy vers des technologies vertes – un business florissant sous l’ère Biden. Quatre ans plus tard, le ton est à la modération forcée : « Le ‘doomsday outlook’ détourne les ressources des priorités vitales comme la santé et l’énergie accessible », écrit-il.
La pauvreté tue plus que le CO₂, l’innovation adaptera l’humanité à un monde +2-3°C.
Ce n’est pas une épiphanie scientifique, mais un timing politique qui interpelle.
Donald Trump, réélu, a démantelé l’USAID et stoppé les budgets climatiques américains, redirigeant les fonds vers l’énergie classique pour alimenter l’essor de l’IA.
Gates, déclare craindre les « conséquences dévastatrices » des coupes sur la lutte contre la famine et les maladies.
Résultat ? Un mémo qui colle comme un gant à la rhétorique trumpienne : minimiser l’urgence pour justifier l’inaction. Le président américain n’a pas tardé à publier sur Truth Social : « Merci Bill ! Enfin quelqu’un de sensé. Le doomsday, c’est fini. Nous venons de gagner la guerre contre l’arnaque climatique. »
L’hypocrisie médiatique : quand la censure s’évapore pour les élites
Ce revirement de Gates met en lumière une faille béante dans le système médiatique français, où les voix dissidentes sont muselées au nom d’un « consensus scientifique » aussi rigide que sélectif.
Prenez par exemple Adèle Van Reeth, directrice de Radio France : dans l’émission C médiatique sur France 5 en 2024, elle assume sans sourciller une censure éditoriale assumée. « Nous avons choisi de ne pas donner la parole à des personnes qui contesteraient le fait même du réchauffement climatique », déclare-t-elle, au nom de « valeurs au service de l’intérêt général ».
À l’époque, des millions de citoyens – agriculteurs, ingénieurs, simples observateurs – qui osaient nuancer l’apocalypse climatique ou plaider pour l’adaptation humaine étaient étiquetés « climatosceptiques » et bannis des médias mainstream. Des idées que Gates ressasse aujourd’hui mot pour mot : moins de panique, plus d’énergie abordable pour les pauvres. Et là ? Silence radio sur la contradiction.
France Info et consorts relaient le mémo comme une « révélation visionnaire », sans un contradicteur ni un rappel aux censurés d’hier. Deux poids, deux mesures : pour le lambda, c’est de la désinformation ; pour le milliardaire, c’est de la sagesse. Une dérive totalitaire qui transforme le service public en gardien zélé d’un narratif élitiste.
Réactions : de l’indignation à l’embarras
Le mémo n’a pas tardé à diviser. Jeffrey Sachs, du Center for Sustainable Development à Columbia, le balaie comme « pointless, vague, unhelpful et confusing ». Katharine Hayhoe, climatologue influente, y voit un « faux dilemme » qui exonère les pollueurs. À l’inverse, des conservateurs comme Ted Nordhaus saluent une « évaluation sereine ».
Gates, lui, anticipe la polémique : « Si vous pensez que le climat n’est pas important, vous n’aimerez pas ce mémo. » Mais en sous-texte, c’est clair : dans un monde post-Trump où les milliardaires se font discrets sur l’écologie pour ne pas froisser Washington, ce pivot n’est pas un acte de courage, mais un exercice de survie.
À la COP30, on attend de voir si ce « recentrage humaniste » masquera leurs vraies priorités : protéger les empires financiers.
Sources :
- Mémo Gates : gatesnotes.com/three-tough-truths
- Trump : X, 30/10/2025