Le 26 février 2025, le Tribunal administratif de Paris a une fois de plus donné raison à Dieudonné M’bala M’bala, cet humoriste controversé qui, depuis des années, incarne une lutte acharnée pour la liberté d’expression en France. En suspendant un arrêté du préfet de police de Paris qui interdisait ses spectacles, le tribunal a jugé que cette mesure constituait une atteinte illégale aux libertés fondamentales.

Ce n’est pas une simple anecdote judiciaire : c’est une victoire éclatante pour un artiste que les autorités tentent de réduire au silence depuis trop longtemps, sous des prétextes souvent flous et contestables.

Une bataille de longue date

Dieudonné n’en est pas à son premier affrontement avec le pouvoir. Cette décision marque la troisième fois que le préfet de police de Paris se voit désavoué par la justice pour avoir tenté d’étouffer la voix de cet homme de scène.
En 2012 déjà, à La Rochelle, il avait remporté une bataille similaire, obtenant des dommages et intérêts après l’annulation arbitraire d’un de ses spectacles.

Chaque fois, le même scénario se répète : des interdictions prononcées au nom de l’ordre public ou de prétendues menaces à la morale, suivies d’une réponse cinglante des tribunaux qui rappellent un principe fondamental : la liberté d’expression ne se négocie pas.

Un symbole persécuté

Depuis plus d’une décennie, Dieudonné est devenu bien plus qu’un humoriste : il est un symbole.
En 2014, sous l’impulsion de Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, une circulaire avait tenté de légitimer les interdictions de ses spectacles, les accusant de véhiculer des propos antisémites.

Mais derrière ces accusations, souvent amplifiées par une machine médiatique hostile, se cache une réalité plus troublante : on reproche à Dieudonné son audace à défier les tabous, à provoquer les puissants et à rire là où d’autres exigent le silence.

Ses détracteurs brandissent l’argument de la sécurité publique, mais les faits parlent d’eux-mêmes : ses spectacles n’ont jamais engendré de troubles majeurs. Alors, de quoi a-t-on vraiment peur ? D’un homme qui ose dire ce que beaucoup n’osent même pas penser ?

Une censure déguisée

Cette persistance à vouloir bâillonner Dieudonné s’inscrit dans un contexte plus large de répression en France. Des organisations comme Amnesty International et le Comité des Nations Unies contre la torture ont récemment dénoncé les restrictions croissantes imposées aux manifestations et aux libertés d’assemblée dans le pays.

L’interdiction de ses spectacles n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond : une volonté de contrôler les voix dissidentes, de museler ceux qui sortent des sentiers battus.

Pourtant, le Tribunal administratif de Paris, en suspendant cet arrêté, a envoyé un message clair : la censure, même drapée dans les habits de la respectabilité, ne peut triompher indéfiniment.

La victoire d’un irréductible

Dieudonné, par sa ténacité, incarne une résistance face à cette dérive autoritaire. Il ne plie pas, ne s’excuse pas, et continue de monter sur scène pour porter un message que beaucoup veulent étouffer. Cette décision judiciaire n’est pas seulement une victoire personnelle ; elle est un rappel vibrant que la liberté d’expression, ce pilier de la démocratie, doit être défendue, même pour ceux dont les idées dérangent.

Car c’est précisément dans la protection des voix marginales que se mesure la sincérité d’une société libre.

En ce 2 mars 2025, alors que cette nouvelle fait écho, une chose est sûre : Dieudonné reste debout, fidèle à lui-même, et son combat résonne comme un cri d’espoir pour tous ceux qui refusent de se taire.

Face à l’oppression, l’humour et la justice ont encore une fois eu le dernier mot.