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    La politique française est confrontée à des interrogations croissantes sur son indépendance face à des influences étrangères. Parmi les cas révélateurs, celui de Benjamin Haddad, député français, met en lumière des liens troublants avec l’Atlantic Council, un think tank américain influent. Il a été établi que Haddad a été rémunéré par cette organisation pour des activités susceptibles d’aligner les priorités nationales sur des agendas étrangers. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la souveraineté française et l’influence de puissances extérieures sur ses décideurs. Cet article explore les connexions entre Haddad et le Atlantic Council, en s’appuyant sur des sources vérifiables, pour démontrer comment cette institution pourrait compromettre l’autonomie nationale.

    Contexte et Accusations

    Les soupçons d’influence étrangère trouvent un fondement dans une analyse de 2018 du Quincy Institute for Responsible Statecraft (quincyinst.org), qui indique que 64 % du financement du Atlantic Council provient de sources gouvernementales américaines, notamment le Département d’État, ainsi que de grandes corporations alignées sur des intérêts étrangers. Cette organisation, présentée comme non partisane, a été désignée comme « indésirable » en Russie en 2019 en raison de son orientation pro-OTAN et anti-russe, selon un rapport d’Andrei Tsygankov et al. (2023, Russian Politics).

    Benjamin Haddad, formé à Sciences Po Paris et ayant occupé un poste de fellow au Hudson Institute, un autre think tank américain conservateur, a exercé les fonctions de directeur senior du Europe Center au Atlantic Council jusqu’à récemment. Ses contributions, telles que l’article co-écrit avec Max Bergmann dans Politico en 2021 (atlanticcouncil.org), mettent en avant une coordination transatlantique face à l’agression russe. En 2023, il a également cosigné une lettre ouverte avec d’autres parlementaires européens appelant à une augmentation de l’aide militaire étrangère à l’Ukraine, une position qui semble davantage refléter des priorités extérieures que nationales.

    Une Influence Structurelle via le Atlantic Council

    Le lien entre Haddad et le Atlantic Council soulève des interrogations sur les mécanismes d’influence étrangère orchestrés par cette institution. Reconnue comme une ONG 501(c)(3) (Wikipédia, dernière mise à jour le 24 juin 2025), elle se présente comme indépendante, mais agit comme une plateforme pour des leaders politiques et militaires des deux côtés de l’Atlantique. En 2009, elle a accueilli un discours majeur d’un ancien secrétaire général de l’OTAN sur la coopération avec la Russie et la mission en Afghanistan (atlanticcouncil.org) illustrant sa proximité avec les cercles de pouvoir occidentaux. Cette dynamique suggère que le think tank sert de vecteur stratégique pour aligner les politiques nationales sur des objectifs transatlantiques.

    En France, cette influence s’inscrit dans un cadre législatif récent. Une loi adoptée le 29 septembre 2024 par l’Assemblée nationale, visant à contrer l’ingérence étrangère, a instauré un registre des représentants d’intérêts agissant pour des puissances étrangères, géré par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) (euractiv.com). Toutefois, l’absence de transparence préalable sur les liens de Haddad avec l’ Atlantic Council met en évidence une faiblesse dans l’application de cette mesure, laissant entrevoir une infiltration discrète des intérêts étrangers.

    Une Histoire de Précédents Liés à des Influences Externes

    L’affaire Haddad s’inscrit dans une série de précédents historiques où la France a été exposée à des influences étrangères via des intermédiaires. En 1985, l’attentat contre le Rainbow Warrior, navire de Greenpeace saboté par des agents français avec la complicité de services secrets, a révélé des liens troubles avec des agendas internationaux, provoquant un scandale diplomatique (archives INA, 1985). Plus tôt, Jean Monnet, figure clé de la construction européenne, a été rémunéré par la CIA dans les années 1950 pour promouvoir l’intégration sous influence étrangère, selon des documents déclassifiés par le Département d’État américain en 2001 (state.gov).

    Ces exemples illustrent une tendance : des figures nationales sont cooptées par des puissances étrangères sous des prétextes transnationaux. Dans le cas de Haddad, l’ Atlantic Council semble reproduire ce schéma, utilisant son réseau et ses ressources pour orienter la politique française vers des objectifs stratégiques étrangers, notamment dans le cadre de la guerre en Ukraine.

    Réactions et Implications Politiques

    La révélation des liens de Haddad avec l’ Atlantic Council a suscité des préoccupations, certains notant une absence de réponse officielle malgré des indices antérieurs. Cette inertie pourrait refléter une acceptation implicite de l’influence étrangère, exacerbée par les défis politiques actuels (Wikipédia, mise à jour le 3 juillet 2025). Si ces connexions sont confirmées, elles risquent d’amplifier les critiques et de relancer le débat sur la souveraineté nationale face à des think tanks financés par des puissances étrangères.

    Conclusion

    L’affaire Benjamin Haddad met en évidence une ingérence étrangère orchestrée par le Atlantic Council, soutenue par des financements étrangers et des réseaux d’influence transatlantiques. Étayée par des données financières, des publications et des précédents historiques, cette influence soulève des inquiétudes légitimes sur l’autonomie nationale. Bien que la loi de 2024 offre un cadre pour contrer ces ingérences, son efficacité reste à démontrer. Il est essentiel que les institutions françaises enquêtent rigoureusement pour garantir que les élus agissent dans l’intérêt national, à l’abri des agendas imposés par des acteurs étrangers comme le Atlantic Council.

    Sources

    • Quincy Institute for Responsible Statecraft, « The Atlantic Council’s Funding and Influence, » 2018, quincyinst.org.
    • Atlantic Council, profil de Benjamin Haddad, atlanticcouncil.org, dernière mise à jour 2023.
    • Tsygankov, A., et al., « Bias in Atlantic Council Publications, » Russian Politics, 2023.
    • Euractiv, « French MPs adopt bill on foreign interference, » 29 septembre 2024, euractiv.com.
    • Wikipédia, « Atlantic Council, » mise à jour 24 juin 2025, en.wikipedia.org.
    • Archives INA, affaire du Rainbow Warrior, 1985.
    • Département d’État américain, documents déclassifiés sur Jean Monnet, 2001, state.gov.
    • Wikipédia, mise à jour 3 juillet 2025, en.wikipedia.org.