Une affaire d’une gravité exceptionnelle secoue la France. Claude G., un ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), a été interpellé le 21 juillet 2025 à Strasbourg, puis mis en examen et écroué le 25 juillet pour des accusations de « traite des êtres humains aggravée », « viols et agressions sexuelles sur mineurs » et « captation, importation et diffusion de l’image de mineur présentant un caractère pornographique ». Ce scandale, révélé en premier par Le Parisien le 25 juillet à 13h14, met en lumière un réseau présumé de pédocriminalité impliquant des abus sexuels orchestrés à distance, notamment au Kenya, via des sessions de « live streaming ».
Un profil d’élite au cœur du scandale
Claude G., âgé de 58 ans, est un ancien militaire d’élite ayant servi onze ans au sein du Service Action de la DGSE, une unité dédiée aux opérations clandestines à l’étranger. Décrit comme un « excellent agent » par Pierre Martinet, un ancien collègue interrogé par Le Parisien, il avait intégré le bureau des « affaires très spéciales », réservé aux meilleurs éléments de l’agence. Après sa carrière à la DGSE, Claude G. s’était reconverti dans le conseil en sécurité privée, effectuant des missions en Afrique, notamment au Kenya, en Libye et en Angola, pour des entreprises spécialisées dans la prévention des risques et la lutte antiterroriste.
C’est dans ce contexte que l’homme aurait exploité ses contacts et ses déplacements professionnels pour organiser un réseau de viols d’enfants, commandités à distance et filmés en direct. Les enquêteurs soupçonnent également qu’il aurait pu commettre lui-même des abus lors de ses missions sur le continent africain.
Une alerte venue des États-Unis
L’affaire a été mise au jour grâce au Centre américain pour les enfants disparus et exploités (NCMEC), qui a détecté des vidéos d’abus sexuels sur des plateformes de « live streaming ». Ces images, impliquant de très jeunes enfants au Kenya, ont conduit à une alerte transmise aux autorités françaises, qui ont confié l’enquête à l’Office central pour la répression des violences aux personnes (Ofmin), spécialisé dans la lutte contre la pédocriminalité. Après quatre jours de garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Strasbourg, Claude G. a été déféré devant un juge d’instruction, et le parquet a requis son placement en détention provisoire, une mesure confirmée par la procureure de la République, Clarisse Taron.
Le « live streaming », un fléau en expansion
Ce scandale met en lumière une forme émergente de pédocriminalité : le « live streaming ». Ce mode opératoire, qui remplace progressivement le « tourisme sexuel » classique, consiste à commanditer à distance des abus sexuels sur des mineurs, souvent dans des pays en situation de précarité économique. Les commanditaires, cachés derrière leurs écrans, orientent les actes à commettre, qui sont filmés et diffusés en direct. Selon Le Parisien, les flux financiers conséquents détectés sur les comptes de Claude G. laissent présager un nombre potentiellement élevé de victimes, bien que ce chiffre reste à déterminer.
Cette affaire n’est pas un cas isolé. Le Parisien cite d’autres exemples récents, comme un mécanicien de Lille accusé d’avoir commandité 500 à 600 viols en Colombie, ou un graphiste français condamné pour des crimes similaires aux Philippines, soulignant l’ampleur croissante de ce phénomène cybercriminel.
Une onde de choc dans les milieux du renseignement
Les faits reprochés à Claude G. auraient débuté des années après son départ de la DGSE, qui, selon Le Parisien, ignorait ses agissements. Toutefois, l’ancien agent aurait maintenu des liens avec le milieu du renseignement, ce qui soulève des questions sur la surveillance des anciens membres des services secrets. Pierre Martinet, interrogé par Le Parisien, s’est dit « abasourdi », décrivant Claude G. comme un professionnel respecté, sans aucun signe préalable de tels comportements.
La compagne de Claude G., d’origine africaine, a également été placée en garde à vue, mais relâchée sans charges retenues contre elle.
Une affaire qui interroge
Cette affaire, initialement rapportée par Le Parisien et confirmée par d’autres médias comme Libération (15h55, 25 juillet), L’Indépendant (17h30), La Dépêche (16h46), ou encore Midi Libre (19h00), a suscité une vive émotion. Elle met en lumière les dérives possibles d’individus bénéficiant de compétences et de réseaux acquis dans des institutions prestigieuses, ainsi que la difficulté de détecter de tels crimes dans des contextes internationaux complexes.
L’enquête se poursuit pour déterminer l’ampleur exacte du réseau orchestré par Claude G. et identifier toutes les victimes. Ce scandale, par son ampleur et la personnalité de son principal suspect, risque de marquer durablement l’opinion publique et de relancer le débat sur la lutte contre la pédocriminalité à l’échelle internationale.
Sources :
- Le Parisien, 25 juillet 2025 : https://www.leparisien.fr/faits-divers/un-ancien-agent-de-la-dgse-soupconne-de-commanditer-des-viols-denfants-en-afrique-25-07-2025-V6H3EJXFUNF5DCSURBOP7LNMB4.php
- Midi Libre, 25 juillet 2025 : https://www.midilibre.fr/2025/07/25/je-tombe-des-nues-un-ex-agent-de-la-dgse-qui-a-fait-une-tres-grande-carriere-soupconne-davoir-orchestre-des-viols-denfants-en-afrique-12844483.php
- Huffington Post, 26 juillet 2025 : https://www.huffingtonpost.fr/justice/article/dgse-un-ancien-agent-soupconne-de-commanditer-des-viols-d-enfants-en-afrique_252996.html