David Barnea, directeur du Mossad

    Alors que la poussière des récentes hostilités entre Israël et l’Iran commence à peine à retomber, une déclaration du directeur du Mossad, David Barnea, jette un froid glacial sur les relations internationales. Dans un communiqué aussi rare que provocateur, Barnea a publiquement remercié la CIA pour son « aide précieuse » dans l’opération « Rising Lion », lancée le 13 juin dernier. Une opération qui, sous couvert de « neutraliser la menace iranienne », s’est soldée par des frappes aériennes dévastatrices et des assassinats ciblés, orchestrés avec une précision cynique.

    Tout commence dans la nuit du 12 au 13 juin, lorsque plus de 200 avions israéliens s’abattent sur l’Iran, visant des sites nucléaires et militaires, ainsi que des têtes pensantes du régime. L’objectif affiché ? Freiner un programme nucléaire que Téhéran jure être pacifique, mais que Tel-Aviv présente comme une épée de Damoclès. Avec l’appui discret – ou pas si discret – de la CIA, le Mossad aurait infiltré le territoire iranien, glissant drones et commandos dans l’ombre pour désactiver les défenses aériennes avant le carnage. Une collaboration qui, selon Barnea, a permis des « décisions judicieuses » – un euphémisme qui sent le soufre face aux dizaines de morts, dont des scientifiques et gradés iranien.

    L’opération, baptisée avec une arrogance biblique « Rising Lion » (en référence au peuple juif se levant comme un lion dans le Livre des Nombres), a été saluée par Benyamin Netanyahou comme un « succès retentissant ». Mais derrière les fanfaronnades, la réalité est plus crue : des infrastructures ravagées, des vies brisées, et un Iran humilié qui riposte avec des missiles, tandis que les États-Unis, sous l’égide de Donald Trump, entrent dans la danse le 22 juin avec leurs propres frappes. Un cessez-le-feu imposé le 24 juin n’y change rien : la guerre froide s’est transformée en brasier, et les civils, comme toujours, paient le prix fort.

    Que penser de cette alliance transatlantique ? La CIA, censée défendre les valeurs démocratiques, se retrouve complice d’une campagne d’assassinats ciblés et de sabotage, orchestrée par un Mossad qui semble prendre un malin plaisir à jouer les apprentis sorciers. Barnea ose même promettre une « présence prolongée » en Iran, une menace à peine voilée qui augure de nouveaux coups tordus. Pendant ce temps, Trump, autoproclamé artisan de paix, se pavane à l’OTAN, oubliant que son soutien à Israël a allumé la mèche.

    Cette opération n’est pas une victoire stratégique, mais un aveu d’impuissance. Plutôt que de dialoguer, les grandes puissances préfèrent jouer aux échecs avec des vies humaines, laissant le Moyen-Orient sur un volcan prêt à exploser. La morale ? Elle est introuvable dans ce théâtre d’ombres où l’hypocrisie règne en maître.

    Quand l’Arrogance Masque l’Échec

    Cependant, une odeur de manipulation flotte dans l’air, plus âcre que la fumée des récentes frappes. L’opération « Rising Lion » du 13 juin, suivie de la « Midnight Hammer » américaine du 22 juin, devait, selon les déclarations triomphalistes de Donald Trump, réduire en cendres le programme nucléaire iranien. Pourtant, les faits – ou leur absence – dessinent une tout autre toile : celle d’une opération psychologique (PSYOP) orchestrée pour brouiller les cartes et servir des agendas cachés.

    Rappelons que Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national, qui en mars 2025 avait assuré que l’Iran ne développait pas activement d’arme nucléaire, malgré un stock d’uranium enrichi préoccupant mais non décisif. Une analyse qui semblait raisonnable, jusqu’à ce que les bombes s’abattent sur Fordo. L’Iran, loin de crier à l’apocalypse, a rapidement minimisé les dégâts, affirmant que les frappes américaines n’ont causé que des dommages « légers ».

    Mieux encore : Téhéran revendique avoir déplacé son uranium enrichi entre 48 et 24 heures avant l’assaut, transformant l’opération « Midnight Hammer » en un feu d’artifice aussi coûteux qu’inefficace.

    Des images satellites confirment des cratères en surface, mais les infrastructures souterraines, cœur du site, semblent intactes. Un échec stratégique flagrant, que Trump a tenté de maquiller en « destruction totale », un mensonge aussi grossier que ses rodomontades à l’OTAN.

    Et puis, il y a ce communiqué de la CIA, publié le 25 juin par John Ratcliffe. Avec une assurance presque théâtrale, l’agence affirme que des sources « historiquement fiables » confirment des dégâts « sévères » au programme nucléaire iranien, nécessitant des années de reconstruction.

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE
    Pour diffusion immédiate : 25 juin 2025
    Déclaration du directeur John Ratcliffe concernant les renseignements sur le programme nucléaire iranien
    « La CIA peut confirmer qu’un ensemble de renseignements crédibles indique que le programme nucléaire iranien a été gravement endommagé par les récentes frappes ciblées. Cela inclut de nouvelles informations provenant d’une source/méthode historiquement fiable et précise, indiquant que plusieurs installations nucléaires clés iraniennes ont été détruites et devront être reconstruites sur plusieurs années. La CIA continue de collecter des informations provenant de sources fiables pour maintenir les décideurs et les organes de contrôle pleinement informés. Lorsque cela sera possible, nous fournirons également des mises à jour et des informations au public, compte tenu de l’importance nationale de cette affaire et dans un effort constant de transparence. »

    Une déclaration qui tombe comme un cheveu sur la soupe, contredisant à la fois les propos de Gabbard et les allégations iraniennes. Pourquoi cette volte-face soudaine ? La CIA, connue pour ses coups tordus, semble ici jouer une partition bien rodée : gonfler les succès militaires pour justifier les milliards dépensés et maintenir la pression psychologique sur Téhéran.

    Le résultat ?

    Un Moyen-Orient plus instable, des civils sacrifiés, et une crédibilité occidentale en lambeaux. Cette guerre n’est pas seulement militaire : elle est un théâtre d’ombres où la vérité est la première victime.

    L’arrogance des décideurs, alliée à des failles criantes du renseignement, a une fois de plus servi de combustible à une manipulation globale. À quand la prochaine scène de ce drame orchestré ?