Une rapporteuse spéciale des Nations Unies vient d’être officiellement sanctionnée par le gouvernement américain. Francesca Albanese, nommée par l’ONU pour enquêter sur les violations des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, a vu ses avoirs gelés par les États-Unis. Elle est désormais interdite d’entrée sur le territoire américain, au même titre qu’un criminel de guerre ou qu’un trafiquant international.
Son tort ? Avoir fait son travail. Avoir parlé de génocide à Gaza. Avoir osé contester la narration israélo-américaine. Voilà où en est la prétendue démocratie américaine en 2025.
Car il ne s’agit pas d’une simple dispute diplomatique. Il ne s’agit pas d’un désaccord politique. Ce qu’on observe ici, c’est une nouvelle méthode de répression politique 2.0, financière, bureaucratique, et radicalement liberticide. Un message clair envoyé à quiconque oserait contester les intérêts géostratégiques des États-Unis : « Vous serez privés de vos droits, de vos biens, de votre voix. »
Une manœuvre digne des régimes autoritaires
Sous Donald Trump, revenu au pouvoir avec la promesse de « restaurer l’Amérique », ce sont les pratiques mafieuses de l’État profond qui se sont installées au grand jour. Faire taire une juriste indépendante, investie par les Nations Unies, au nom de la lutte contre l’« antisémitisme », alors qu’elle dénonce les crimes de guerre israéliens, voilà qui devrait provoquer un tollé international.
Mais non. L’Union européenne reste silencieuse. Les chancelleries détournent les yeux. Le deux poids, deux mesures est devenu la norme.
Faut-il rappeler que les sanctions économiques, telles que le gel des avoirs, sont des mesures extrêmes généralement réservées aux terroristes, trafiquants d’armes ou criminels financiers ? Pourtant, cette méthode s’est banalisée. On l’a vue s’abattre sur les citoyens russes, puis sur des journalistes, des plateformes numériques, et aujourd’hui sur des membres d’institutions onusiennes.
Le gel des avoirs : nouvelle arme de l’empire
C’est une arme silencieuse, mais redoutable. Vous privez votre adversaire de ses ressources, vous l’isolez, vous le condamnez sans procès. Et vous conservez une image de pays civilisé, respectueux des droits de l’homme.
Les États-Unis pratiquent donc désormais la censure par l’argent. En gelant les comptes bancaires de Francesca Albanese, en l’interdisant de séjour, ils envoient un signal fort à tous les fonctionnaires internationaux : la neutralité n’est plus tolérée, seul le camp occidental est autorisé.
Ces sanctions ne reposent sur aucune décision judiciaire. Aucun procès. Aucune défense possible. C’est le règne du décret présidentiel, à la carte, comme dans les pires régimes qu’ils prétendent combattre.
Les États-Unis ne sont plus une démocratie. C’est un empire qui dissimule ses méthodes sous un vernis légal. On exporte la guerre, on finance la destruction, et quand une voix s’élève, on la réduit au silence, en piétinant le droit international.
Cette affaire révèle une vérité dérangeante : le droit n’est plus une protection, c’est une arme. Et l’ONU, pourtant garante de la légalité internationale, se retrouve impuissante face à cette humiliation infligée à l’une de ses représentantes.
Francesca Albanese n’est pas seule. Elle est un symbole. Celui d’une parole indépendante qu’on cherche à étouffer. Celui d’une institution internationale que les États-Unis méprisent ouvertement. Celui d’un système devenu fou, où critiquer Israël vaut désormais d’être traité en ennemi d’État.
Car cette méthode n’est pas réservée aux diplomates. Le gel d’avoirs a déjà été utilisé en Europe pour punir des dissidents russes, des plateformes de financement alternatives, ou des lanceurs d’alerte. La logique américaine se propage. Et bientôt, ce sont les opposants politiques, les journalistes, les militants, les citoyens eux-mêmes, qui seront dans le viseur.
On entre dans l’ère de la punition préventive. De la censure algorithmique. Du bannissement économique. Et tout cela au nom de la « démocratie » et des « droits humains ». Jusqu’à quand allons-nous nous laisser faire ?
La démocratie ne se proclame pas, elle se prouve.
Et aujourd’hui, les États-Unis viennent d’en démontrer le contraire.