L’armé israëlienne a reçu l’odre de tirer sur les civils qui attendaient l’aide humanitaire à Gaza

    Dans une époque marquée par des avancées technologiques et des discours sur les droits de l’homme, il est tragique et criminel, de constater que certains continuent de plonger l’humanité dans les abysses de la barbarie. L’enquête récente de Haaretz, publiée le 27 juin 2025, révèle une réalité effroyable : des soldats de l’armée israélienne (IDF) auraient reçu l’ordre de tirer délibérément sur des civils palestiniens non armés attendant de l’aide humanitaire à Gaza. Ce n’est pas une simple bavure, ni un accident de guerre. C’est une politique systématique, une décision consciente et calculée qui transforme des centres d’aide humanitaire en champs de tir, et des êtres humains désespérés en cibles.

    Une Indifférence Criminelle

    Selon l’enquête, ces ordres auraient été donnés en raison d’un supposé manque de formation des soldats pour gérer les distributions d’aide humanitaire. Mais derrière cette excuse technique se cache une vérité plus sombre : une indifférence totale, voire une volonté délibérée, de ne pas protéger les vies civiles. Comment peut-on justifier qu’entre 1 et 5 civils soient tués chaque jour, sans aucune menace imminente, simplement parce que les soldats n’auraient pas été « entraînés » à distribuer de l’aide ? Cette argumentation est non seulement insultante pour l’intelligence collective, mais elle révèle une faillite morale profonde.

    Les témoignages recueillis par Nir Hasson, co-auteur de l’enquête, sont accablants. Des soldats anonymes confirment que leur hiérarchie leur a ordonné de tirer sur des foules désarmées, transformant des scènes de détresse humaine en scènes de carnage. Cette pratique, qui se répète quotidiennement, n’est pas un dysfonctionnement isolé. C’est une stratégie qui, par son absence de conséquence, devient une norme. Comme le souligne Hasson, « il n’y a pas de résultats d’enquêtes. Je ne connais aucun soldat qui ait payé le prix pour avoir tué des innocents à Gaza. » Cette impunité est le terreau sur lequel prospère l’horreur.

    Une Crise Humanitaire Exacerbée par des Politiques Criminelles

    Cette révélation survient dans un contexte où l’aide humanitaire à Gaza atteint des niveaux historiquement bas. Les Nations Unies, l’UNICEF, et d’autres organisations ont maintes fois dénoncé les restrictions imposées par Israël, rendant presque impossible la livraison d’aide dans des conditions de sécurité minimale. James Elder, porte-parole de l’UNICEF, a déclaré que « nous voyons maintenant probablement les pires restrictions sur l’aide humanitaire jamais vues. » Et pourtant, au lieu de faciliter l’accès à l’aide, l’armée israélienne transforme ces points de distribution en zones de mort.

    Le paradoxe est insupportable : d’un côté, on parle de « crise humanitaire » et de « nécessité d’aide », et de l’autre, on ordonne de tirer sur ceux qui tentent de survivre. Ce n’est pas seulement une violation des droits de l’homme, c’est une négation de l’humanité même. Les chiffres sont éloquents : plus de 58 400 personnes tuées depuis le début de la guerre, dont une majorité de civils, femmes et enfants. Et maintenant, on apprend que ces morts ne sont pas seulement le résultat de bombardements aveugles, mais d’ordres explicites de tirer sur des foules désarmées.

    Netanyahu, Katz et la Culture de l’Impunité

    La réponse des dirigeants israéliens à ces révélations est tout aussi révoltante. Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant rejettent ces accusations, les qualifiant de « calomnies sanguinaires. » Mais derrière ces dénégations se cache une réalité incontestable : une culture d’impunité qui permet les pires excès. Netanyahu, déjà englué dans un procès pour corruption où il est accusé de manipuler les médias, semble plus préoccupé par sa propre image que par les vies perdues. Cette hypocrisie est insupportable.

    L’impunité ne se limite pas aux soldats sur le terrain. Elle s’étend aux plus hauts niveaux de la hiérarchie militaire et politique. Aucun commandant, aucun officier supérieur n’a été tenu responsable. Aucune enquête n’a abouti à des sanctions. Cette absence de reddition de comptes est le symptôme d’un système qui a perdu tout sens moral. Comme l’a dit Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, « les chiffres du ministère de la Santé de Gaza ne prennent pas en compte tous les morts sous les décombres, ni les victimes indirectes due au manque de soins. » L’horreur est donc bien plus grande que ce que les statistiques ne laissent paraître.

    Une Communauté Internationale Complice par Silence

    Et que dire de la communauté internationale ? Alors que des crimes contre l’humanité se déroulent sous nos yeux, les réactions sont timides, sinon inexistantes. Les appels à des cessez-le-feu sont ignorés, les résolutions de l’ONU contournées. L’indifférence mondiale face à ce génocide en cours est une tache indélébile sur la conscience collective. Comme l’a averti The Lancet en juillet 2024, le nombre de morts pourrait atteindre 186 000 si l’on inclut les décès indirects. Et pourtant, les puissances occidentales, censées défendre les valeurs démocratiques, restent largement silencieuses.

    Cette passivité est d’autant plus scandaleuse que des organisations comme Oxfam et Action on Armed Violence ont démontré que l’armée israélienne a tué plus de femmes et d’enfants à Gaza que dans n’importe quel autre conflit au cours des deux dernières décennies. Ces faits, corroborés par des sources indépendantes, ne laissent place à aucun doute : nous assistons à un génocide méthodique, orchestré et justifié par des prétextes fallacieux.

    Il est Temps de Dire Stop

    Il est temps de cesser de tourner autour du pot. Ce n’est pas une « guerre asymétrique », ni un « conflit complexe ». C’est un massacre délibéré, une politique d’extermination masquée derrière des discours sur la sécurité et la défense. Les ordres de tirer sur des civils attendant de l’aide humanitaire ne sont pas des erreurs. Ce sont des crimes contre l’humanité, et ceux qui les donnent, ceux qui les exécutent, et ceux qui les couvrent doivent être tenus responsables.

    À ceux qui diront que c’est « compliqué », qu’il y a « deux côtés à l’histoire », nous répondons : non. Il n’y a qu’un côté à l’histoire lorsqu’on tire sur des foules désarmées. Il n’y a qu’un côté à l’histoire lorsqu’on transforme des centres d’aide en cimetières. Et il n’y a qu’un côté à l’histoire lorsqu’on reste silencieux face à l’horreur.

    Il est temps que la communauté internationale se réveille. Il est temps que les dirigeants israéliens rendent des comptes. Et il est temps que l’humanité entière dise non à cette barbarie. Car si nous ne le faisons pas, nous serons tous complices de l’indicible.