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    L’Union européenne, dans un élan d’aveuglement idéologique, a décidé de dépenser 1,3 million d’euros du programme « Citoyenneté, Égalité, Droits et Valeurs » (CERV) pour un projet porté par l’organisation autrichienne « Euro-Central Asian Lesbian Community ». L’objectif ? « Améliorer la visibilité des lesbiennes » en Asie centrale, au sein d’une initiative plus large de 1,6 million d’euros visant à promouvoir les droits des lesbiennes et des personnes queer en Europe et au-delà. Ce financement, documenté dans les rapports officiels de la Commission européenne, incarne une contradiction criante : sous prétexte d’inclusion, l’UE pointe du doigt une minorité, accentuant sa différence et trahissant les principes mêmes d’égalité qu’elle prétend défendre.

    Une priorité absurde dans un monde en crise

    Alors que l’Europe fait face à des défis titanesques – inflation, précarité énergétique, systèmes de santé et d’éducation en déliquescence –, l’UE choisit de dilapider des fonds publics dans un projet d’une spécificité presque caricaturale. Pourquoi consacrer 1,3 million d’euros à « visibiliser » une minorité dans une région comme l’Asie centrale, où les enjeux socio-économiques et géopolitiques écrasent toute autre considération ? Ce choix, bien que marginal dans le budget global du CERV (1,55 milliard d’euros pour 2021-2027), est un symbole accablant d’une bureaucratie bruxelloise déconnectée des réalités.

    Le paradoxe de la « visibilité » : discriminer en prétendant inclure

    En accordant un traitement de faveur à une minorité spécifique, l’UE commet une aberration fondamentale. Mettre en lumière une catégorie de population – ici, les lesbiennes – sous prétexte de défendre leurs droits, c’est paradoxalement insister sur leur différence en renforçant les stigmates qu’on prétend combattre. L’égalité véritable ne consiste pas à brandir des projecteurs sélectifs, mais à garantir des droits universels, sans distinction. Ce projet, loin de promouvoir l’inclusion, érige des barrières symboliques, transformant une cause légitime en un étendard clivant.

    Pire encore, cette initiative semble taillée sur mesure pour répondre aux attentes de lobbies militants, habiles à capter les subventions européennes. L’organisation autrichienne à la tête de ce projet représente-t-elle vraiment les aspirations des populations d’Asie centrale ou des citoyens européens ? Ou s’agit-il d’une entreprise cosmopolite, orchestrée par une élite déconnectée, qui instrumentalise les droits humains pour justifier son existence ?

    L’UE, otage d’une élite idéologique

    Les documents de la Commission européenne, disponibles sur ses portails de financement, révèlent un processus d’allocation opaque, où les critères de sélection restent flous. Qui décide que « visibiliser les lesbiennes en Asie centrale » mérite plus d’attention que, par exemple, la lutte contre la pauvreté ou l’accès universel à l’éducation ? Cette dérive suggère une capture des institutions européennes par des groupes de pression bien organisés, au détriment des priorités qui toucheraient l’ensemble des citoyens.

    Le programme CERV, censé incarner les valeurs d’égalité et de solidarité, devient ainsi le terrain de jeu d’une idéologie élitiste, qui privilégie des causes de niche au lieu de s’attaquer aux problèmes structurels. Pendant ce temps, des millions d’Européens – travailleurs précaires, familles en difficulté, retraités asphyxiés par l’inflation – attendent des réponses concrètes. Comment justifier auprès d’eux que leurs impôts servent à financer un projet aussi pointilliste, dans une région où l’influence de l’UE est déjà limitée ?

    Une trahison des valeurs européennes

    En s’égarant dans des initiatives discriminatoires déguisées en progrès, l’UE s’éloigne de sa mission fondamentale : unir les citoyens autour d’un projet commun. Ce favoritisme flagrant alimente la défiance envers Bruxelles, offrant un boulevard aux populismes qui prospèrent sur le sentiment d’abandon. Les contribuables européens méritent mieux qu’une bureaucratie qui, sous couvert de vertu, gaspille leurs ressources dans des projets symboliques, mais absurdes.

    Un sursaut nécessaire

    L’Union européenne doit cesser de jouer les apprentis sorciers de l’inclusion sélective. Les fonds publics doivent servir des causes universelles – santé, éducation, emploi, cohésion sociale – qui bénéficient à tous, sans distinction ni favoritisme. L’égalité ne se construit pas en dressant des podiums pour quelques-uns, mais en garantissant des droits inaliénables pour chacun. En persistant dans cette voie, l’UE ne fait qu’accentuer les fractures qu’elle prétend résorber.

    Il est temps que Bruxelles rende des comptes et recentre ses priorités sur le bien commun. Ce projet de 1,3 million d’euros n’est pas seulement un gaspillage ; c’est une insulte à l’idée même d’égalité.