Une Austérité à Sens Unique

Dans une période où l’on demande aux Français de faire toujours plus d’efforts, avec des propositions comme la suppression de jours fériés et des gels de prestations sociales, l’attention se tourne vers les dépenses publiques. Sous la houlette de François Bayrou, nommé Premier ministre le 13 décembre 2024, le contraste entre les sacrifices imposés aux citoyens et les gaspillages étatiques devient criant. 

Depuis plusieurs mois, une polémique enfle en France autour des prix exorbitants payés par l’État et les élus pour des fournitures qui, sur le marché grand public, coûtent une fraction de leur tarif officiel. Sous la direction du nouveau Premier ministre François Bayrou, nommé le 13 décembre 2024 après la chute de Michel Barnier, les dépenses publiques en matériel de bureau, mobilier et équipements continuent de susciter l’indignation des contribuables, malgré les appels à l’austérité budgétaire.

Un Budget Fournitures en Explosion

En 2023, l’État a déboursé 155 milliards d’euros pour ses achats publics, incluant des fournitures scolaires, des bureaux pour les ministères, des draps pour les Ehpad ou encore des chaises pour les hôpitaux, selon les données de l’INSEE publiées en janvier 2025. Ce montant, équivalant à près de la moitié des rémunérations annuelles des agents de la fonction publique, a explosé ces dernières années. Par exemple, un lot de quatre chaises pliantes  est facturé 407,09,72 euros TTC  via UGAP , alors que des chaises similaires sont beaucoup moins chères dans des enseignes classiques. Ces écarts seraient justifiés par des normes strictes et des frais annexes, mais restent difficiles à digérer face aux défis économiques actuels.

L’Affaire des Fauteuils de Gérard Larcher

L’exemple le plus médiatisé reste l’achat de fauteuils par le Sénat pour son président, Gérard Larcher. Révélé par Le Canard Enchaîné, cet achat de 34 000 euros pour deux fauteuils et un prototype – soit plus de 11 000 euros par siège – a choqué, surtout après les promesses d’austérité de Larcher. Cette affaire, antérieure à Bayrou, symbolise une déconnexion perçue entre élus et citoyens, un sujet que le nouveau Premier ministre devra peut-être aborder.

D’Autres Exemples Choc

Le gaspillage ne se limite pas aux chaises. Des ampoules facturées 48 euros contre moins de 5 euros en magasin, un passe-câble à 80 euros ou des chaussures d’apparat commandées par Matignon pour 750 000 euros ont alimenté la polémique. Ces exemples, relayés dans les médias et sur les réseaux sociaux, contrastent avec les sacrifices demandés aux Français.

Une Politique d’Austérité Sélective

François Bayrou a proposé le 15 juillet 2025 de supprimer deux jours fériés (comme le lundi de Pâques et le 8 mai) pour économiser 4,2 milliards d’euros dans le cadre du budget 2026, en misant sur une augmentation du temps de travail. Parallèlement, des membres du gouvernement, comme le ministre de l’Économie Éric Lombard, ont évoqué un gel des prestations sociales et des pensions à leur niveau de 2025, surnommé « année blanche », pour économiser environ 7 milliards d’euros. Ces mesures ciblent principalement les classes moyennes et populaires, tandis que les dépenses somptuaires ou l’évasion fiscale, estimée à plusieurs dizaines de milliards d’euros annuels, restent peu abordées. Bayrou a promis une loi contre la fraude fiscale à l’automne 2025, visant 9,9 milliards d’euros de récupération, mais cela semble dérisoire face à l’ampleur du problème.

Une Question de Responsabilité

Ces surcoûts découlent de procédures complexes (appels d’offres, normes environnementales) et de soupçons de surfacturation. Des élus comme Philippe Juvin suggèrent d’assouplir les règles pour des achats plus compétitifs. Sous Bayrou, qui doit présenter un budget 2026 avec des mesures d’économie, une réforme semble urgente pour restaurer la confiance, surtout après la chute de Barnier sur des questions budgétaires. À 18:30 CEST ce 23 juillet 2025, ce contraste entre sacrifices demandés et silence sur les gaspillages choque les citoyens.

En conclusion, alors que l’État dépense 155 milliards d’euros pour des fournitures accessibles à moindre coût, le fossé entre discours d’austérité et pratiques réelles persiste. Avec Bayrou aux commandes, une refonte des procédures d’achat et une lutte plus ferme contre l’évasion fiscale pourraient être des pas vers plus d’équité.

Sources